Géorgie : Le Rêve géorgien, un parti opportuniste entre l’Est et l’Ouest
Le Rêve géorgien, le parti au pouvoir en Géorgie depuis 2012, a remporté les élections législatives de fin octobre. Cependant, son succès est largement attribué à des pressions exercées sur les électeurs hésitants et ceux qui dépendent de l’État, tels que les fonctionnaires ou les travailleurs publics. L’opposition a dénoncé une fraude électorale, mais il est clair que le Rêve géorgien n’est ni pro-russe ni strictement pro-occidental : il est opportuniste et agit avant tout pour maintenir son pouvoir.
Le parti a bénéficié d’un socle électoral naturel d’environ 30%, mais il a gagné les législatives avec 54%. Cela suggère qu’il a artificiellement augmenté son score en « captant » des voix d’autres partis. L’opposition, quant à elle, a mené des campagnes de manipulation et de désinformation pour tromper les électeurs et capter davantage de voix.
Les craintes de dérive autoritaire sont-elles infondées ? Selon Tsiuri Komiashvili, le Rêve géorgien n’est pas prêt à devenir une force dictatoriale. La société géorgienne est profondément divisée, avec environ la moitié de la population souhaitant se rapprocher de l’UE et l’autre moitié attachée aux valeurs traditionnelles.
Le Rêve géorgien a décidé de geler son processus d’adhésion à l’Union européenne jusqu’en 2028, ce qui a déclenché des manifestations massives. Cette décision s’inscrit dans une stratégie typique du parti, qui cherche à désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent.
Les puissances régionales, telles que la Russie, la Turquie et l’Iran, perçoivent ces récents développements politiques en Géorgie de manière différente. La Russie adopte une approche opportuniste, tandis que la Turquie exerce une influence significative en Géorgie. L’Union européenne, quant à elle, semble hésitante et peu encline à s’engager de manière active.
L’avenir de la Géorgie dépendra largement des négociations entre la Russie, les États-Unis et la Chine. Le Rêve géorgien peut malgré tout s’appuyer sur ceux qui bénéficient directement de son activité au pouvoir, mais il souffre d’un désamour populaire et ses dirigeants sont vulnérables.
L’opposition, menée par Salomé Zourabichvili, avance deux principaux arguments pour mobiliser l’opinion publique : le rejet de la violence et la défense des droits de l’Homme. L’objectif final de l’opposition est de contraindre le gouvernement à céder sous la pression des accusations d’illégitimité et de violences afin d’obtenir de nouvelles élections.