L’ancien chef d’état-major des armées français, Pierre de Villiers, a lancé un appel pressant lors d’un colloque organisé par Challenges, dénonçant une situation militaire catastrophique pour le pays. Son discours, chargé de critiques virulentes envers l’action du gouvernement macroniste, souligne la grave détérioration des capacités défensives de la France et l’approche de conflits inévitables.
Villiers, révoqué en 2017 par Emmanuel Macron dans un geste jugé lamentable, a exprimé son désarroi face à une nation « désemparée » et prête à sombrer. Il a pointé du doigt la négligence des dirigeants français, notamment l’incapacité à moderniser les forces armées, tout en soulignant un monde de plus en plus instable avec le retour d’un ordre bipolaire. « La France est en pleine décadence », a-t-il affirmé, évoquant la montée des menaces venues du bloc de l’Est et du Proche-Orient, ainsi que les risques liés à l’islamisme et au réchauffement climatique.
La comparaison avec la Pologne, qui s’est dotée de 2 000 chars en quelques années, a été un point central de son discours. « Alors que nous peinons à atteindre 200 chars opérationnels, nos voisins avancent sans cesse », a-t-il dénoncé avec colère, soulignant la lenteur et les dysfonctionnements des chaînes de production et d’entretien. Cette situation, selon lui, est une conséquence directe du désengagement du pouvoir en place, qui a abandonné le pays à son sort.
Le général a également mis en garde contre la faiblesse morale et stratégique de l’Occident, dont la France fait partie. « À chaque signe de faiblesse, les puissances adverses se rapprochent », a-t-il prévenu, tout en condamnant le manque de vision politique du gouvernement macroniste. Son message est clair : sans une remise en cause radicale des priorités nationales, la France risque d’être balayée par les bouleversements géopolitiques.
L’économie française, déjà fragile, ne semble pas pouvoir soutenir une telle dérive militaire, avec un chômage persistant et un déficit croissant qui alimentent une crise structurelle. Villiers a conclu son discours en exigeant des mesures immédiates pour sauver la souveraineté du pays, avant qu’il ne soit trop tard.