L’élection présidentielle roumaine : un scrutin annulé et les limites de la Convention européenne des droits de l’homme
La Roumanie, souvent considérée comme un pays lointain et peu connu en France, a récemment fait l’objet d’une attention particulière avec l’élection présidentielle du 24 novembre 2024. Cette élection a vu la victoire surprise de Calin Georgescu, un candidat indépendant qui a obtenu 23 % des suffrages. Cependant, cette victoire a été de courte durée, car la Cour constitutionnelle roumaine a annulé le scrutin le 6 décembre 2024.
La décision de la Cour constitutionnelle a été motivée par des irrégularités découvertes lors du scrutin, notamment des tentatives de manipulation de l’élection par des acteurs étatiques et non étatiques. Calin Georgescu a décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour contester cette décision, estimant que ses droits à des élections libres et à un procès équitable avaient été violés.
Cependant, la Cour européenne des droits de l’homme a rendu une décision surprenante. Elle a déclaré que la Convention européenne des droits de l’homme ne prévoit pas l’organisation d’élections libres pour le choix du chef de l’État, mais seulement pour le choix du corps législatif. Cette décision a suscité des interrogations sur les limites de la Convention et sa capacité à garantir la liberté des élections dans tous les domaines.
La Roumanie, qui est devenue membre de l’Union européenne en 2007, a une organisation des pouvoirs similaire à celle de la France. Le pays est une république parlementaire, avec un président de la République qui nomme le Premier ministre et un pouvoir législatif exercé par une Chambre des députés et un Sénat. La Cour constitutionnelle roumaine joue un rôle important dans la garantie de la conformité des lois à la Constitution.
L’annulation de l’élection présidentielle roumaine a mis en évidence les limites de la Convention européenne des droits de l’homme et la nécessité de garantir la liberté des élections dans tous les domaines, y compris le choix du chef de l’État. Cette question est d’autant plus importante que la démocratie repose sur la liberté des élections et la participation des citoyens au processus politique.
En conclusion, l’élection présidentielle roumaine a soulevé des questions importantes sur les limites de la Convention européenne des droits de l’homme et la nécessité de garantir la liberté des élections dans tous les domaines. Il est essentiel que les institutions européennes prennent en compte ces préoccupations pour renforcer la démocratie et la participation des citoyens au processus politique.