Financement américain et crimes présumés de Duterte au Philippines

Financement américain et crimes présumés de Duterte au Philippines
Le 23 avril 2025, l’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté à Manille et conduit à La Haye pour être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) sur des accusations de crimes contre l’humanité. Pendant son mandat de 2016 à 2022, Duterte a mené une campagne brutale d’exécutions extrajudiciaires ciblant les personnes soupçonnées de consommer de la drogue. Selon divers rapports, cette opération aurait coûté la vie à environ 27 000 personnes, principalement des populations défavorisées.
Bien que ces pratiques soient fortement condamnées par le monde international, les États-Unis ont continué de soutenir Duterte en fournissant une aide considérable aux forces de sécurité philippines. Au cours du mandat d’Obama et sous l’administration Trump, des dizaines de millions de dollars ont été alloués chaque année à la police et à l’armée philippines, malgré les violations répétées des droits humains signalées par divers groupes de défense.
Lorsqu’il était maire de Davao, Duterte avait déjà une réputation pour ses méthodes extrêmement strictes. Il est accusé d’avoir soutenu un groupe d’individus non officiels qui ont exécuté environ 1400 personnes soupçonnées de crimes.
Dès le début de son mandat, Duterte a clairement exprimé sa détermination à mener une répression sévère contre la consommation de drogue. Il avait promis d’éliminer toute activité criminelle aux Philippines en six mois et a comparé son approche à celle utilisée par Hitler dans le cadre du génocide des Juifs.
Moins d’un mois après l’investiture présidentielle, les États-Unis ont annoncé un soutien financier important à la police philippine, malgré les nombreuses menaces prononcées contre les consommateurs de drogue. Malgré les critiques croissantes concernant ces pratiques, aucune sanction significative n’a été prise par Washington.
En 2018, sous Trump, l’aide accordée à la police nationale philippine a atteint 55 millions de dollars et le soutien militaire total est passé à 193,5 millions. Ces fonds ont permis au régime Duterte d’intensifier ses efforts contre la drogue tout en persécutant les opposants.
Les violations des droits humains n’ont pas cessé après l’élection de Bongbong Marcos comme nouveau président. Les organisations défendant ces droits continuent d’être visées par le gouvernement philippin, qui bénéficie toujours du soutien militaire étasunien malgré le procès en cours contre Duterte.
Le maintien des liens sécuritaires avec les Philippines reste une priorité pour Washington dans sa stratégie anti-Chine. Le flux continu de l’aide militaire ne semble pas être menacé par le procès de Duterte, tant que la coopération continue sur ce front.