Le Cyclone Chido : un désastre pour Mayotte

Le Cyclone Chido : un désastre pour Mayotte

Le Cyclone Chido : un désastre pour Mayotte

Le cyclone Chido, qui a frappé l’archipel de Mayotte le 14 décembre, a laissé des traces de destruction sans précédent. Les rafales de vent ont dépassé les 220 km/h, une intensité rarement vue dans la région. Le préfet François-Xavier Bieuville a estimé que « des centaines, voire des milliers de personnes » auraient péri.

Les images de destruction sont choquantes : des habitations éventrées, des toits arrachés, des fenêtres brisées et des bidonvilles réduits à des amas de métal tordu. Le port est jonché de bateaux échoués, empilés les uns sur les autres. Les arbres déracinés et les tôles envolées accentuent cette vision apocalyptique.

La situation reste chaotique : 15 000 foyers sont sans électricité, les routes sont impraticables et les communications intermittentes rendent difficile l’évaluation précise des pertes humaines et matérielles. Le système hospitalier est « très endommagé » et les centres médicaux sont « inopérants », selon le gouvernement.

Le cyclone Chido est un phénomène naturel, mais il a potentiellement été exacerbé par le réchauffement climatique. Les études ont montré qu’un climat qui se réchauffe tend à rendre les cyclones plus intenses. La température élevée des eaux de surface de l’océan Indien a pu fournir un immense réservoir d’énergie à Chido.

La catastrophe de Mayotte est d’autant plus dramatique que le département souffre d’une vulnérabilité structurelle profonde. 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, et 1 personne sur 3 réside dans une habitation précaire faite de tôle. Ces bidonvilles ont été complètement rasés par le cyclone.

L’État français est critiqué pour sa gestion de l’archipel. Le rapport de l’inspection générale de six ministères publié en 2023 dénonçait déjà « une faillite généralisée des administrations publiques » à Mayotte. Malgré les promesses d’investissements, le département reste sous-équipé en infrastructures de santé, d’éducation et d’accès à l’eau potable.

Pour protéger les populations les plus exposées, il faut investir dans un urbanisme adapté et une réduction des inégalités. Les secours militaires sont en route, mais sans une prise de conscience réelle des facteurs de vulnérabilité, Mayotte restera une proie facile pour les catastrophes à venir.