Le scandale de l’euthanasie britannique : une loi ambiguë et inquiétante

Le scandale de l’euthanasie britannique : une loi ambiguë et inquiétante

La Chambre des Communes du Royaume-Uni se prépare à voter un projet de loi controversé sur le suicide assisté, un texte qui suscite des craintes profondes parmi les professionnels de santé. Ce texte, présenté comme restrictif, cache en réalité une ambiguïté mortelle qui menace l’équilibre éthique et juridique du système médical britannique.

Le projet « Adultes en phase terminale » prévoit que des patients atteints d’une maladie irréversible, avec moins de six mois à vivre, puissent demander un mélange de médicaments létaux pour mettre fin à leurs jours. Cependant, la brève durée du débat parlementaire et l’absence de consultation des médecins spécialistes ont exacerbé les inquiétudes. La rapporteure Kim Leadbeater a été critiquée pour sa négligence, alors que le Collège royal de psychiatrie a exprimé une profonde incompréhension face à la mise en place d’un panel comprenant des psychiatres et des assistants sociaux, dont le rôle reste flou.

Les médecins généralistes, qui devront proposer l’aide à mourir aux patients, se rebellent contre cette obligation. Le texte impose même qu’ils ne puissent pas interroger les motivations des patients, une disposition qui soulève des questions éthiques fondamentales. En outre, le projet autorise les médecins à aborder ce sujet avec des adolescents de 16 ans, bien que seuls les adultes puissent faire la demande.

L’absence de sanctions pour les médecins refusant de participer au suicide assisté crée un précédent dangereux. Bien qu’un amendement ait été adopté garantissant le droit à la liberté de conscience, le texte oblige ces professionnels à orienter leurs patients vers des collègues favorables à l’aide à mourir. Cette situation pourrait engendrer des conflits juridiques et un élargissement du champ d’application de la loi.

Les opposants craignent une dérive similaire à celle observée dans les pays voisins, où le suicide assisté a connu une augmentation exponentielle. En Hollande, par exemple, le nombre de cas est passé de 1 882 en 2002 à 9 068 en 2024, soit une croissance de 381 %. La récente autorisation d’euthanasie pour des enfants de 1 à 12 ans soulève des inquiétudes encore plus graves.

Alors que le Parlement écossais prévoit un projet plus libéral, la loi britannique semble fragile et divisée. Le gouvernement britannique, en s’affichant comme une force de modération, risque de se retrouver dépassé par des évolutions législatives qui menacent l’intégrité du système médical. Cette loi, si elle est adoptée, marquera un tournant tragique pour la médecine britannique, en compromettant les valeurs fondamentales de son professionnels.