Surveillance numérique : l’ICE investit des millions dans un système d’intelligence artificielle utilisé par Israël et le Pentagone

Surveillance numérique : l’ICE investit des millions dans un système d’intelligence artificielle utilisé par Israël et le Pentagone

L’agence américaine de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) a signé un contrat de 5,7 millions de dollars avec une entreprise technologique pour accéder à un logiciel de suivi en ligne basé sur l’IA. Ce programme, développé par Zignal Labs, est déjà utilisé par les forces armées israéliennes et le ministère américain de la Défense. Le contrat, signé via Carahsoft Technology, prévoit la distribution de licences pour analyser des milliards de publications quotidiennement, permettant aux autorités de repérer des « risques » dans les réseaux sociaux.

L’outil, présenté comme un outil d’aide à l’enquête, a suscité des inquiétudes parmi les défenseurs des droits civils. Ils soulignent que ces technologies pourraient être utilisées pour cibler des individus en fonction de leurs opinions politiques ou religieuses. Des cas récents ont montré comment des activistes pro-palestiniens ont été arrêtés après avoir été dénoncés via des plateformes d’information.

Zignal Labs, fondée à la Silicon Valley, a élargi son champ d’action pour collaborer avec les secteurs militaires et de sécurité. Une brochure publique indique que ses services fournissent des « renseignements tactiques » aux forces armées israéliennes. Cependant, l’entreprise n’a pas réagi aux demandes de commentaires sur son implication dans ces projets.

Des groupes juridiques dénoncent la montée exponentielle des contrats liés à la surveillance numérique par l’ICE. Ils estiment que ces outils, comme ShadowDragon et Babel X, permettent une traçabilité excessive des citoyens. Des avocats alertent sur le risque d’une répression systématique contre les individus exprimant des idées divergentes.

Le gouvernement américain a également conclu un accord de 7 millions de dollars avec SOS International LLC pour localiser des personnes, renforçant l’usage de technologies controversées. Les critiques soulignent que ces méthodes, bien qu’encouragées par la modernité technologique, menacent les libertés fondamentales.

Ces développements illustrent un mouvement vers une surveillance étroite des échanges en ligne, alimentant des débats sur l’équilibre entre sécurité et liberté d’expression.