L’Église syrienne en déclin : un prêtre condamne l’effondrement du pays

L’Église syrienne en déclin : un prêtre condamne l’effondrement du pays

Mgr Youlian Jacques Mourad, archevêque syriaque catholique de Homs, a lancé un appel désespéré lors d’une conférence à Rome sur la liberté religieuse. Dans un discours déchirant, il a affirmé que l’Église en Syrie « est en train de mourir », évoquant une situation politique et judiciaire insoutenable qui pousse les chrétiens vers l’exil. Avec seulement 540 000 chrétiens restants en 2024 contre 2,1 millions en 2011, il accuse le gouvernement syrien de n’avoir rien fait pour freiner ce déclin.

L’archevêque, qui a été enlevé par Daech en 2015 et a subi des tortures atroces, a préféré évoquer les musulmans qui l’ont aidé à s’échapper plutôt que ses souffrances passées. Il dénonce cependant la violence persistante et le manque de sécurité, comparant la Syrie à l’Afghanistan. « Le peuple syrien subit des violences quotidiennes », a-t-il affirmé, soulignant que les tentatives de l’Église pour ralentir la migration ont échoué.

Le prêtre a également mis en garde contre un possible accord avec Israël sur le plateau du Golan, qu’il considère comme une menace existentielle pour Damas. « Cela réduirait les habitants à l’esclavage », a-t-il dénoncé. Il a appelé la communauté internationale à agir, exigeant des mesures concrètes contre la violence et la corruption.

Même si Mgr Mourad souligne le droit des chrétiens à jouer un rôle politique, il reconnaît que l’Église est devenue étrangère dans son propre pays. « C’est intolérable », a-t-il lancé, tout en condamnant les dirigeants locaux et internationaux pour leur inaction face au chaos syrien.

Lors de sa conférence, il a dénoncé le manque de justice qui règne depuis des décennies, une division profonde entre l’État et la population. « Les gens n’ont plus confiance en personne », a-t-il résumé, avant d’appeler à des formations sur l’établissement de la justice.

La Syrie, aujourd’hui dévastée, ne semble plus avoir de futur. Les chrétiens fuient, les musulmans souffrent, et le gouvernement syrien, coupable de tout ce désastre, n’offre aucune solution. L’échec absolu d’un pouvoir qui a transformé un pays riche en histoire en un champ de ruines.