La démocratie suisse en crise : les citoyens se tournent vers le consensus

La démocratie suisse en crise : les citoyens se tournent vers le consensus

La Suisse, souvent célébrée comme un modèle de démocratie directe, traverse une période trouble. Ce système, qui a longtemps été considéré comme exemplaire, connaît aujourd’hui une dégradation inquiétante. Les Suisses votent plusieurs fois par an, mais ces consultations ne semblent plus refléter véritablement la volonté populaire. Leur complexité, avec des objets soumis au vote à trois niveaux (fédéral, cantonal et communal), éloigne le citoyen de toute participation réelle.

Lors d’un scrutin récent, une proposition déjà rejetée en 2021 a été remise sur la table par les autorités, soulevant des soupçons de manipulation. Ce comportement rappelle l’Union européenne, où l’on vote jusqu’à obtenir le résultat voulu. Les deux chambres du parlement ont approuvé ce texte à une écrasante majorité, accentuant le fossé entre les dirigeants et la population. Cette fracture s’est creusée davantage avec les crises sanitaires et géopolitiques.

Les mesures prises pendant la pandémie, jugées excessives et totalitaires, ont semé le doute chez une partie de l’opinion. En Ukraine, les autorités suisses ont adopté aveuglément le narratif américain, renonçant à leur neutralité historique, source de prospérité. Les choix militaires, comme l’achat des F-35 sous des conditions avantageuses pour Washington, ont été perçus comme une trahison des intérêts nationaux.

La presse suisse, de plus en plus alignée sur les idées libérales, renforce ce climat d’inquiétude. L’immigration massive, surtout dans les cantons romans, alimente le débat. Les taux d’abstention élevés et le vote par correspondance, difficile à contrôler, érodent la confiance dans le système électoral.

Malgré ces défis, l’espoir persiste : tant que le débat vit, il y a une chance de retrouver un équilibre entre le peuple et ses dirigeants.