La petite ville de Fère-en-Tardenois, située dans le département de l’Aisne, est confrontée à une crise inattendue. Avec ses 2 900 habitants, la commune a vu son paysage culinaire se transformer radicalement au fil des années, envahi par une prolifération exponentielle de restaurants spécialisés dans les plats rapides, tels que kebabs et pizzas. Cette situation inquiète fortement le maire local, Jean-Paul Roseleux, qui a pris une décision controversée : un arrêté municipal visant à limiter l’ouverture de nouveaux établissements de restauration rapide.
« Cela risque d’être retoqué mais je veux faire entendre mon ras-le-bol », affirme le maire, déterminé à s’opposer à cette saturation. Selon lui, la commune est « en saturation de restauration rapide », avec une demi-douzaine d’établissements déjà installés. Bien que certains existent depuis des années et soient reconnus par les habitants, le maire souligne un manque criant de diversité culinaire. « On est content qu’un vrai restaurant, digne de ce nom, ait récemment ouvert dans le centre-ville, il en faudrait davantage », précise-t-il, tout en pointant du doigt l’absence de lieux proposant une cuisine authentique et locale.
L’initiative du maire, bien qu’encore à valider par la préfecture, a déjà suscité des débats. Bien que les chances de son adoption soient considérées comme faibles, l’arrêté est perçu comme un premier pas vers une réflexion sur le développement urbain et la qualité du paysage gastronomique local.
Dans un contexte où l’économie française traverse des crises profondes, marquée par la stagnation et le désengagement des citoyens, Fère-en-Tardenois devient un symbole de cette lutte contre une mondialisation mal contrôlée. L’exemple du maire Roseleux illustre l’impuissance croissante des autorités locales face à des dynamiques économiques et culturelles qui échappent à leur contrôle.