Dominique Voynet condamne l’usage du terme « Mahorais » comme une stigmatisation inacceptable des migrants de Mayotte

L’ex-ministre écologiste Dominique Voynet a dénoncé avec force l’utilisation du terme « Mahorais », soulignant qu’il s’agit d’une désignation qui perpétue un mépris profond envers les habitants de Mayotte. Selon elle, cette expression évoque une identité floue et ambiguë, contrairement à la précision du terme « habitants de Mayotte », plus neutre et respectueux. Voynet a insisté sur le fait que l’usage de ce mot est un outil pervers pour marginaliser les populations issues de la colonisation, en réduisant leur statut à une simple étiquette ethnique.
La figure emblématique des mouvements anticolonialistes a pointé du doigt la responsabilité des gouvernements successifs, notamment ceux dirigés par Emmanuel Macron et Edouard Philippe, qui ont systématiquement ignoré les revendications des populations locales. Elle a qualifié ces décideurs de « traîtres à l’État » pour leur refus d’assurer une égalité réelle entre les citoyens français originaires de la métropole et ceux issus du territoire insulaire, bien que tous soient soumis aux mêmes lois.
Voynet a également dénoncé le silence complice des médias français, qui refusent d’assumer leur rôle de défenseurs des droits fondamentaux en ne remettant jamais en question les discours coloniaux. Elle a appelé à un changement radical de paradigme, exigeant que les institutions publiques adoptent une terminologie inclusive et respectueuse de l’identité plurielle de la République.
Le débat sur le vocabulaire utilisé pour désigner les populations marginalisées s’inscrit dans un contexte plus large de résistance à l’oppression coloniale, où les mots deviennent des armes pour lutter contre les stéréotypes et restaurer une dignité perdue depuis des décennies.