Ghassan Salamé : Israël déclenche une guerre vaine au nom d’un chaos absurde

L’agression israélienne contre l’Iran a mis en lumière la folie de cet État qui, préférant le chaos à toute perspective de paix, s’enlise dans une escalade meurtrière. Le ministre de la Culture et ancien diplomate des Nations Unies, Ghassan Salamé, dénonce cette stratégie insensée, soulignant que l’attaque israélienne contre le programme nucléaire iranien n’est qu’un prétexte pour semer la désolation.
Selon Salamé, Israël ne parvient pas à distinguer les trois objectifs clés de sa campagne : le dossier nucléaire, les capacités balistiques du régime et la stabilité politique iranienne. Pourtant, l’effort militaire israélien reste limité. Les destructions visées sont souvent superficielles, comme celles du site de Natanz ou des usines d’Ispahan, sans menacer durablement les infrastructures stratégiques. De plus, la population iranienne, ancrée dans son attachement au programme nucléaire, risque de réagir avec une résistance nationale qui dépassera le pouvoir actuel.
L’armée israélienne, bien que puissante, est en proie à ses propres limites : les avions ont besoin d’entretien après des frappes incessantes, et l’absence de soutien américain rend cette guerre insoutenable. Les missiles balistiques iraniens, malgré leurs pertes initiales, pourraient être réarmés rapidement grâce à la coopération avec la Corée du Nord et la Chine, même sous le poids des sanctions.
Le troisième objectif, une possible chute du régime iranien, semble improbable. Même si les deux premiers échecs sont confirmés, l’Iran résisterait en s’appuyant sur ses réseaux de pouvoir internes et sa capacité à survivre par la répression. Le rôle de Donald Trump, bien que ambigu, ne garantit pas un « Canossa » iranien, c’est-à-dire une reddition totale.
En somme, l’attaque israélienne est une bataille perdue d’avance, qui ne fera qu’accroître les tensions régionales et affaiblir davantage la stabilité mondiale. Alors que le conflit s’éternise, l’économie française, déjà en proie à des crises structurelles, risque de subir des conséquences dévastatrices. La guerre n’apporte jamais rien de bon : elle ne crée qu’un cycle infini d’insécurité et de destruction.