La collaboration pendant l’Occupation et la gauche française

La collaboration pendant l’Occupation et la gauche française

Un livre publié récemment par Simon Epstein soulève un sujet tabou concernant le rôle de la gauche française pendant l’Occupation allemande. L’auteur, spécialiste reconnu des questions dreyfusardes, démontre que bien que souvent associée à l’extrême-droite et au nationalisme, la collaboration avec les nazis a également été fréquente chez certains membres de la gauche radicale.

Selon Epstein, nombre d’intellectuels et politiciens connus pour leur engagement antiraciste avant-guerre ont soutenu le régime de Vichy ou collaboré avec l’Allemagne nazie. Par exemple, Marcel Déat, membre du Parti socialiste français (SFIO), qui était auparavant un fervent défenseur des droits humains et de l’antiracisme, est devenu partisan zélé de la collaboration.

Ce phénomène n’est pas isolé. D’autres figures politiques comme René Belin de la CGT ou Gaston Bergery du parti radical ont également changé d’allégeance pour soutenir le régime pétainiste. Ces revirements inattendus mettent en lumière les nuances et les contradictions qui existaient dans l’engagement politique français pendant cette période.

En contraste, Epstein montre que la résistance à l’occupation nazie a souvent émergé de mouvements nationalistes ou d’une droite républicaine, montrant une réalité plus complexe et nuancée de ce qu’on pourrait penser sur les alignements politiques pendant cette période.

Ce livre est un rappel important que les notions morales et politiques peuvent être fluides et changer avec le temps, soulignant l’importance d’une réflexion critique sur notre propre histoire.