Les Déclarations de Darmanin sur les Expulsions de Ressortissants Tchétchènes : Une Contradiction Flagrante

Les Déclarations de Darmanin sur les Expulsions de Ressortissants Tchétchènes : Une Contradiction Flagrante
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment déclaré que la Russie refusait de reprendre ses ressortissants tchétchènes expulsés de France. Cependant, une vérification approfondie des faits révèle que ces affirmations sont en contradiction directe avec les propres déclarations de Darmanin en 2023, ainsi qu’avec plusieurs décisions et faits documentés.
En octobre 2023, le ministère de l’Intérieur français avait indiqué avoir transmis aux autorités russes une liste de ressortissants tchétchènes à expulser, en vue d’obtenir les laissez-passer consulaires nécessaires à leur éloignement. L’entourage du ministre Darmanin avait même déclaré que « les Russes sont plutôt contents de reprendre des Tchétchènes ». De plus, plusieurs expulsions réelles ont été rapportées par des sources fiables, notamment l’expulsion de Magomed Gadaev en avril 2021, qui a été remis aux autorités russes et transféré en Tchétchénie où il a été détenu.
Les organisations non gouvernementales (ONG) telles qu’Amnesty International ont également dénoncé ces expulsions, soulignant que les autorités françaises ont agi « en toute connaissance de cause » alors que les expulsés avaient déjà subi des tortures et des disparitions forcées à leur retour en Tchétchénie.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour avoir expulsé deux ressortissants tchétchènes vers la Russie en août 2022, considérant que ces expulsions violaient l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. La CEDH a également suspendu récemment l’expulsion d’un autre ressortissant tchétchène vers la Russie, en raison du risque imminent de « dommage irréparable » et de violation de l’article 3.
Il apparaît donc difficile de pointer uniquement la responsabilité de Moscou dans l’échec des expulsions de ces derniers vers la Russie, comme le suggère Darmanin. Les mécanismes procéduraux mis en œuvre par les juges strasbourgeois et les protections offertes par la CEDH aux ressortissants tchétchènes semblent être les principaux obstacles à ces expulsions.
En conclusion, les déclarations de Darmanin sur les expulsions de ressortissants tchétchènes vers la Russie sont contradictoires et ne reflètent pas fidèlement la réalité des faits. Il est essentiel de considérer l’ensemble des éléments et des décisions juridiques pour comprendre les complexités entourant ces expulsions.