Titre: Le Rêve Géorgien : Opportunisme Politique au Service du Pouvoir

Titre: Le Rêve Géorgien : Opportunisme Politique au Service du Pouvoir

Titre: Le Rêve Géorgien : Opportunisme Politique au Service du Pouvoir

Date: 2025-01-17

Les résultats des élections législatives en Géorgie, tenues le 26 octobre 2024, ont été marqués par de fortes tensions et un débat aigu sur la fraude électorale. Pourtant, les observateurs indiquent que malgré l’absence de preuves concrètes d’une manipulation massive des urnes, le parti au pouvoir, le Rêve Géorgien (Georgian Dream), a effectué un travail d’intimidation sur les électeurs. Cela a fortement pesé dans la campagne électorale.

Bien qu’ayant déjà un socle de soutiens stable, environ 30% du pays, le Rêve Géorgien a réussi à augmenter sa part des voix en captant des suffrages d’autres formations politiques. Ce score de 54%, bien supérieur aux sondages précédents, reflète l’impact des pressions exercées sur les électeurs, notamment dans la fonction publique et le milieu rural.

Les opposants au Rêve Géorgien ont accusé la formation en place d’une fraude électorale systémique. Pourtant, l’opposition elle-même a mené sa propre campagne de manipulation en créant des faux partis satellites pour tromper les électeurs et capter davantage de voix. Cette stratégie est revenue à exacerber le climat déjà tendu autour du scrutin.

Le Rêve Géorgien, désormais au pouvoir depuis 2012, est souvent perçu par l’Occident comme un parti pro-russe. Pourtant, il ne faut pas confondre la nécessité économique de bonnes relations avec Moscou et une quelconque volonté d’alliance stratégique avec la Russie. La Géorgie a besoin du marché russe pour son économie.

L’invasion russe en Ukraine en 2022 a marqué un tournant dans la politique géorgienne. Alors que l’UE demandait à Tbilissi de soutenir activement Kiev, le Rêve Géorgien a refusé cette position, conscient des risques militaires pour le pays et du rejet populaire d’une telle initiative.

Depuis 2022, le parti au pouvoir s’est radicalisé et adopte un discours critique envers l’Occident. Cette volte-face radicale reflète l’évolution constante de la stratégie politique du Rêve Géorgien pour maintenir son contrôle sur les institutions politiques.

Le 17 novembre dernier, le parti a annoncé qu’il gelait jusqu’en 2028 le processus d’adhésion à l’Union Européenne. Cette décision était attendue et reflète la volonté du pouvoir de désamorcer les tensions potentielles liées aux pressions occidentales.

La Géorgie est profondément divisée entre ceux qui aspirent à une intégration européenne, souvent pour des raisons pratiques comme l’accès au marché européen ou l’alignement idéologique, et ceux qui craignent que cette adhésion ne menace leur mode de vie traditionnel.

Face à ce climat de tension politique croissante entre le pouvoir et ses opposants, les récents mouvements de contestation traduisent une fracture sociale profonde. L’opposition, bien qu’elle bénéficie d’un soutien significatif auprès de la population, peine à unifier ses partisans autour d’une vision claire et inspirante pour l’avenir du pays.

En somme, le Rêve Géorgien maintient son pouvoir grâce à une stratégie opportuniste qui évolue en fonction des circonstits géopolitiques. L’avenir de la Géorgie dépendra largement des négociations entre les grandes puissances régionales telles que la Russie, la Turquie et l’Union Européenne.